jeudi 16 avril 2015

RCM Basket ne repartira pas en Nationale 1

Article paru le 14 avril 2015 dans Nice-Matin (édition Menton)

En s'inclinant contre Geispolsheim (80-82) samedi soir au Valgelata, RCM Basket a dit au revoir à son public mais aussi - très certainement - à la Nationale 1. Une rétrogradation de l'équipe fanion souhaitée par le comité directeur et confirmée par le président, Lucien Platano, qui a bien voulu accepter de commenter ce moment difficile : rencontre.


Président, une rumeur persistante annonce que l'équipe fanion ne repartirait pas en Nationale 1. Est-elle fondée ?
Elle l'est, nous ne repartirons pas en Nationale 1, c'est une décision que nous avons prise en comité directeur. J'ai présenté une situation financière globale qui fait apparaître qu'en raison de nombreuses incertitudes sur l'avenir, on ne peut pas se risquer de faire une deuxième saison à ce niveau.

Les raisons sont uniquement financières ?
Oui c'est l'unique raison. Je dois dire en préambule que je veux rendre grâce à notre équipe qui s'est battue bec et ongles pour obtenir un maintien sportif. C'est une chose à laquelle je tenais beaucoup. Après, il y a une décision politique et il faut préciser que le comité directeur à l'unanimité m'a suivi.

Est-ce le niveau Nationale 1 qui vous a mis en situation financière délicate ?
Pas cette année, car nous avions refusé une première fois l'accession (saison 2012-2013, ndlr) avec aucune garantie financière. On a accepté cette saison car nous avions des certitudes. On savait que la Ville nous maintenait sa subvention et que le Conseil Général allait augmenter la sienne. On va finir la saison probablement avec un petit déficit tout à fait acceptable, mais le problème pour l'avenir c'est que nous n'avons pas de garanties hormis le fait que les subventions vont inéluctablement baisser.

Quel est le budget 2014-2015 de RCM Basket toutes équipes confondues ?
Le budget global est de l'ordre de 150 000 euros. On a 120 000 euros entre les subventions de la Ville et du Conseil Général. C'est la base même de notre fonctionnement.

En clair, les aides publiques vont considérablement baisser ?
Oui, cela a été annoncé au plus haut niveau de l'État et ce sera répercuté. Tout le monde sait que la subvention de fonctionnement de la Ville est en baisse, idem pour le Conseil Général. C'est une cascade, moins la Ville reçoit d'argent, mois elle en distribue.

Comment avez-vous appris la nouvelle aux joueuses et à l'entraîneur ?
On les a réunis pour leur faire part de notre décision. Elle a été difficile à accepter car les joueuses se sont battues toute la saison presque au-delà de leurs possibilités. Mais ce sont des filles intelligentes qui ont compris notre décision car continuer de la sorte c'était non seulement mettre le club en péril mais peut-être le faire disparaitre aussi de la carte. Il y des clubs dans la saison qui mettent la clé sous la porte, on ne veut pas en arriver là !

Sportivement, vous redémarreriez en quelle division ?
Alors ça, nous ne l'avons pas encore déterminé. Nationale 2 ou 3, en fait on a la possibilité de choisir et même au sein du comité directeur, il n'y a pas d'idées préconçues. C'est une décision que l'on prendra en concertation générale, mais si on repart en Nationale 2, l'accession ne sera pas d'actualité.

Quand le saura-t-on ?
Dans un mois et demi au plus tard, l'idée est de présenter un projet sportif aux filles et de repartir avec un groupe de base mais intégrer les joueuses du club qui est l'essence de notre association.

Il y aura donc forcément des départs ?
Oui, un ou deux. Elodie Bertal est une joueuse qui a un niveau largement supérieur à la N1 et qui est très courtisée. Lauraine Tony est aussi très demandée. Les autres filles sont installées dans la région, on espère pouvoir leur présenter quelque chose. Certaines sont là depuis quatre ans et montrent un attachement au club, on espère les conserver.

Avec le même entraîneur ?
C'est en discussion aussi...

Concernant la saison calamiteuse de l'équipe réserve en Nationale 3 (*), n'avez-vous pas eu les yeux plus gros que le ventre ?
Non, même si on savait que ça allait être extrêmement difficile. On a peut-être surévalué certaines de nos filles et disons qu'on ne passe pas d'un niveau cadette à senior sans difficultés. On l'avait peut-être occulté. Le niveau N3 a également augmenté et je pense qu'avec une joueuse supplémentaire confirmée, nous aurions pu faire une saison honorable. Avec la spirale des défaites ce fut compliqué de garder la motivation.

Pour revenir à la rétrogradation de l'équipe fanion, est-elle obligatoire pour la survie du club ?
Indiscutablement ! Il faut savoir que nous à Roquebrune on a la volonté d'être un véritable club avec une vitrine qu'est l'équipe première mais aussi huit équipes de jeunes et une école de basket. Notre volonté est d'essayer d'amener ces jeunes au sein de l'équipe fanion, on y est parvenu l'année du titre avec quatre joueuses issues de la formation du club. Là, en Nationale 1 c'est impossible à ce jour. Tout miser sur l'équipe première n'est pas conforme avec la mentalité de RCM Basket, on est fier d'avoir des cadettes ligue et une multitude d'équipes de jeunes filles.

La seule solution, c'est donc un mécène pour évoluer en Nationale 1 ?
Si vous m'en trouvez un qui injecte 50 ou 100 000 euros dans le club, il peut prendre ma place...


Propos recueillis par L.BOXITT